Le MR et les Engagés ont annoncé hier le programme politique que les gouvernements de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles souhaitent appliquer au cours des cinq prochaines années.
Au menu, il sera notamment question de réaliser un effort budgétaire pour revenir à un équilibre d’ici une dizaine d’années. Pour cela, le MR et les Engagés envisagent entre autres de diminuer les dépenses publiques et de simplifier l’appareil politique belge. La création de nouveaux impôts n’est en revanche pas à l’ordre du jour.
Les chiffres, c’est pourtant la première chose que la nouvelle majorité a mis en avant face à une « situation financière catastrophique« . Un « retour à l’équilibre » budgétaire prévu finalement sur 10 ans, « Mais en 5 ans nous faisons plus que ce qui était prévu, insiste Georges-Louis Bouchez : en 5 ans, nous réduisons le déficit de moitié et si on prend l’entité Wallonie plus la Fédération, nous le réduisons de deux tiers. On a voulu protéger les générations futures mais ainsi, on n’a pas non plus une pente trop raide ».
Est-ce que ce n’est pas de l’austérité déguisée ? « On va entendre ça sur toutes les lèvres de l’opposition. C’est un budget de responsabilité. Si on avait voulu imposer un retour à l’équilibre en 5 ans, oui, là, il y aurait eu du sang et des larmes, parce que la situation de la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles est catastrophique. Mais ici, ce n’est pas de l’austérité, c’est de la responsabilité « .
Si la nouvelle majorité a partagé le détail écrit de sa déclaration, aucune trace de tableau chiffré : aucune nouvelle taxe, et des réductions d’impôt, où trouver l’argent ? Le leitmotiv des deux présidents, c’est la réduction des dépenses, : « On va dire à une série de structures publiques, on ne va pas couper dans vos budgets mais vous ne serez pas indexés. Ça ne va pas pénaliser le citoyen, mais ça va dire à certaines administrations ‘Vous ne pouvez pas continuer à dépenser sans réflexion et sans évaluation’ »
« On s’attaque à des tabous, insiste Georges-Louis Bouchez. Certaines politiques publiques sont décidées face à des besoins mais quand le besoin n’est plus là, ça n’est pas réévalué« . Et de donner les exemples de certaines aides à l’emploi votées dans les années ’90 dans un tout autre contexte, et qui seront réévaluées.
Par contre, Georges-Louis Bouchez rassure sur la vignette autoroutière, qui fait partie de la déclaration : « Ce n’est pas un impôt nouveau, le but, c’est que la fiscalité soit neutre. Pour le dire platement, cette vignette viendra en déduction de la taxe de circulation que les Wallons paient déjà.
Par contre, cela permettra de faire payer les dizaines de milliers de véhicules étrangers qui roulent sur nos routes par an, et qui ne paient rien. Alors, oui, la Wallonie est belle, elle est accueillante, mais ce n’est pas anormal de payer une petite contribution pour le service qu « ’on utilise. Cela fait des dizaines d’années qu’on est les seuls à les payer.«