Le député Olivier Maroy (MR) a interrogé le ministre Paul Furlan (PS) en commission des Pouvoirs locaux, du Logement et de l’Energie sur son projet de fonds régional de garantie locative qui est loin de faire l’unanimité, y compris au sein de la majorité PS/CDH.
Si le ministre est très fier de son idée, le chef de groupe CDH au Parlement wallon n’hésite pas à critiquer le projet de son partenaire de gouvernement. Ces dernières semaines, on a pu assister à des négociations internes par presse interposée : une drôle de méthode de travail pour la majorité !
De quoi est-il question ? Le ministre Furlan souhaiterait créer un fonds public de garantie locative pour « faciliter la vie des locataires et des propriétaires ». Son objectif serait que les garanties locatives soient obligatoirement confiées à ce fonds. Plus question, donc, de garanties déposées sur un compte bancaire bloqué ou payées en liquide au propriétaire.
Il faudrait donc créer un nouvel organisme (un de plus ! On n’en manque pas en Wallonie…) et le doter d’un personnel important pour gérer une énorme masse d’argent. On imagine déjà les frais de fonctionnement de ce nouveau « bidule » et les questions légitimes sur son mode de gestion.
Ce que le ministre propose, en fait, c’est de tuer une mouche avec un bazooka !
Certes, payer une garantie locative est un réel souci pour certains locataires. On doit les aider en leur permettant de réunir cette somme petit à petit. Les CPAS le font déjà parfois : ils avancent l’argent au propriétaire. Pourquoi ne pas améliorer le système existant plutôt que de créer un mastodonte administratif et surtout d’obliger tous les locataires et propriétaires à y recourir ? D’autres solutions sont possibles, comme par exemple, ce système d’assurance qui existe chez certains de nos voisins.
Olivier Maroy demande au ministre de faire preuve de souplesse et de créativité plutôt que de vouloir enfanter d’une nouvelle administration budgétivore. Le ministre présentera son projet d’ici quelques semaines. Le groupe MR abordera ce débat de manière constructive, mais si ce fonds public de garantie locative devait avoir un caractère unique et obligatoire nous ne manquerons pas de nous y opposer.