Depuis la loi de 1986, 128.000 citoyens ont rempli le formulaire de consentement de don d’organes contre 188.000 qui ont marqué leur refus.
Avec plus de dix millions d’habitants en Belgique, on peut manifestement parler de méconnaissance du public de la loi sur le prélèvement d’organes.
Dans ce contexte, hier, à la commission des Affaires intérieures, le député-bourgmestre de Hannut, Hervé Jamar défendait sa proposition de résolution invitant les communes à sensibiliser, à l’occasion des élections locales du 14 octobre prochain, leur population au don d’organes.
Dans les faits, certaines communes ont déjà pris des initiatives allant dans ce sens. Mais la loi reste floue et insatisfaisante. En principe, quiconque n’a pas véritablement marqué son opposition à faire don de ses organes, est considéré comme une personne acceptant de manière présumée de le faire.
Or, dans les faits, il s’avère que ce principe n’est pas si simple ni automatique dans la mesure où les proches d’un défunt peuvent s’y opposer si aucune déclaration n’a été introduite par la personne décédée. Pour palier aux manquements de la loi et pour clarifier la situation, chaque administration peut inviter ses habitants à remplir un formulaire de consentement ou de refus de don d’organes. Certes, des communes sont attentives à la question mais pas l’unanimité.
C’est la raison pour laquelle l’objectif louable de la proposition de résolution d’Hervé Jamar a largement été débattu hier au Parlement wallon.
Sous prétexte de période électorale (sous-entendons opportunisme mal placé), argument que chacun jugera, le texte a été rejeté majorité (PS-cdH-Ecolo) contre opposition (MR). Position étrange : lors des élections législatives et régionales de 1999 et communales et provinciales de 2000, l’ensemble des partis politiques représentés au Parlement wallon avaient soutenu une telle initiative.
Hervé Jamar ne supporte absolument pas cette argumentation du rejet de sa proposition et soupçonne le Ministre Furlan de prendre la balle au rebond. Le Ministre suggère effectivement de rédiger une circulaire à l’adresse des communes les invitant d’une manière générale à sensibiliser leur population sur une série de causes. Qui est opportuniste?