Le verre fait partie du patrimoine économique et culturel wallon depuis le XVIIème siècle. L’industrie verrière a même représenté jadis le troisième principal pôle de développement de l’industrie wallonne derrière l’industrie charbonnière et l’industrie sidérurgique.
« Nous assistons malheureusement au détricotage progressif de l’industrie du verre en Région wallonne, sans qu’aucune recherche d’alternative ne vienne freiner cette nouvelle descente aux enfers pour notre économie. Ces dernières années ont apporté leur lot de restructurations (AGC) et de fermetures (Techniver, Saint-Gobain Sekurit et Saint-Gobain Glass), avec des pertes d’emplois massives et dramatiques. Et plus récemment l’annonce de la fermeture d’AGC d’Athus, en Province de Luxembourg », analyse Gilles MOUYARD.
Le député MR ajoute : « Et pourtant depuis 2010, je n’ai de cesse d’attirer l’attention du Gouvernement wallon sur cet épineux dossier. Ma dernière intervention sur le sujet remonte d’ailleurs au 6 janvier et le Ministre Marcourt m’indiquait alors qu’il avait lancé un appel à projet en vue de mettre en place en Wallonie une véritable filière de valorisation des matériaux issus des chantiers de (dé)construction. Tout en niant l’existence d’autres solutions que proposait Deloitte dans son dernier rapport commandé par la SOGEPA.
Aujourd’hui, en Commission de l’Economie du Parlement wallon j’ai interpellé une nouvelle fois l’exécutif régional sur ce dossier afin de savoir notamment ce qu’il était ressorti de la clôture de l’appel à projet. Selon la réponse du ministre MARCOURT :
– 13 projets ont été déposés ; 5 d’entre eux ont reçu une cote d’au moins 15/30. Sur ces 5 projets un seul a été retenu. Ce projet visant la valorisation de membranes bitumeuses utilisées pour l’étanchéité des bâtiments ;
– parmi les 4 projets non retenus, deux dossiers abordaient pour l’un le plâtre, et pour l’autre le secteur du verre plat et des châssis. Ces deux derniers ont la possibilité de retravailler leurs projets afin d’obtenir des financements plus adaptés.
La réponse du Ministre n’ouvre aucune solution aux problèmes, ce que je ne peux que regretter. Il nous démontre une fois de plus son manque de proactivité dans cet épineux dossier.
Je viens pourtant d’apprendre que chez nos voisins français, les fabricants de verre plat ont souhaité s’engager dans le recyclage de cette matière. Contrairement à la Wallonie, ils n’ont pas attendu qu’il soit trop tard. Ils ont en effet bien estimé toutes les opportunités que pouvait apporter le développement d’une telle filière et se sont engagés activement dans des programmes visant à créer et développer des filières de collecte et de valorisation du verre.
Le développement de cette nouvelle filière à quelques kilomètres de nos frontières me fait craindre le pire pour le développement d’une activité sur notre territoire.
J’ai par ailleurs attiré une fois de plus, et visiblement toujours en vain, l’attention du Ministre sur l’existence du « Fonds Saint-Roch », devenu « SIBS » et maintenant absorbé par « NADIR », filiale de « NAMUR INVEST », qui pourrait-être utilisé dans une éventuelle réindustrialisation de la Basse-Sambre».
Face à la gravité de la situation, j’ai déposé au nom du MR au Parlement wallon une motion demandant au Gouvernement wallon de :
– de prendre tous les contacts politiques utiles au niveau européen et belge ;
– d’activer une action concertée au niveau européen en vue de soutenir le secteur verrier
– d’étudier toutes les pistes susceptibles d’assurer la survie et le développement de l’industrie verrière en Wallonie, en intégrant dans cette démarche l’ensemble des outils publics (SOGEPA, Invests, Bureaux économiques provinciaux…)
– d’organiser une table ronde, afin d’entendre les différents acteurs qui interviennent et participent directement ou indirectement dans la production du verre en Wallonie, ainsi que le monde académique et scientifique, en vue de redynamiser le secteur verrier en Wallonie.
Celle-ci sera inscrite à l’ordre du jour de la séance plénière du 25 mars prochain. Ecolo a déjà annoncé son intention de soutenir ce texte lors du vote.
« Je suis néanmoins stupéfait d’apprendre que le PS et le Cdh ne soutiendront pas cette motion et qu’ils déposaient ensemble une motion « pure et simple », acte parlementaire par lequel ils balayeront du revers nos propositions.
Je pense que l’on peut parler ici d’une véritable gifle assénée par le PS et le Cdh, aux milliers de travailleurs du secteur verrier qui sont toujours en activité et ou qui ont perdu leur emploi. Est-il donc possible de tant prôner la défense des travailleurs et de tourner le dos sans honte à la détresse des acteurs de tout un secteur industriel ? Visiblement, pour le PS et le Cdh, oui ! », conclut Gilles MOUYARD.